
Célébrons la Journée internationale des femmes 2025

Teresita de Jesús Escandón Saavedra
Résidente de deuxième année en pédiatrie à l’EMNO
Nous avons demandé à Teresita de nous parler un peu d’elle-même et de répondre à quelques questions. « Je m’appelle Teresita de Jesús Escandón Saavedra, et je suis une résidente de deuxième année en pédiatrie à l’EMNO. Je suis une diplômée internationale en médecine du Mexique et travaille à HSN depuis près de deux ans, ayant effectué des stages dans d’autres hôpitaux du Nord ainsi qu’au CHEO, à Ottawa. »
Teresita a décrit les obstacles à l’égalité des genres auxquels elle s’est heurtée : « J’ai été confrontée à des obstacles associés à l’égalité des genres à différents moments de ma vie et dans divers milieux. Ayant grandi dans un village rural dans le Chiapas, au Mexique, je me suis heurtée contre la croyance bien ancrée selon laquelle l’éducation n’était pas une priorité pour les filles; leur principal rôle consistait plutôt à fonder une famille. Un grand nombre des femmes de mon entourage ont été obligées à abandonner l’école et à se marier entre 14 et 16 ans, ou elles ont dû travailler pour subvenir aux besoins de leur famille.
J’ai été chanceuse que mon beau-père attache de l’importance à l’éducation, mais il la considérait comme un privilège plutôt qu’un droit. Pour poursuivre mes études, j’ai dû continuellement avoir de bonnes notes tout en apportant un soutien financier à la famille. Dès l’âge de 7 ans, j’ai vendu des œufs et du fromage porte à porte – des produits de notre petite ferme. À certains moments, j’ai dû travailler dans les champs, rassembler les vaches ou nourrir les poules tôt le matin avant de parcourir à pied les trois kilomètres qui me séparaient de l’école en compagnie d’autres enfants seulement. Pendant mes études de médecine, j’ai travaillé à temps partiel pour payer mes frais de scolarité et j’ai fait l’objet de commentaires négatifs de la part du personnel. »
Au Canada, j’ai dû relever une nouvelle série de défis associés à mon intersectionnalité. J’ai subi des stéréotypes liés non seulement à mon genre, mais à mon ethnicité en tant que diplômée internationale en médecine. J’ai aussi été confrontée à l’hostilité de la part de patients et de collègues simplement parce que je ne correspondais pas à leur image préconçue de médecin – pas seulement parce que je suis une femme, mais parce que je suis une femme de couleur avec un accent. »
Lorsqu’on lui a demandé de nous faire part d’un souvenir ou d’un exemple où l’action accélérée a donné lieu à des améliorations notables, elle nous a indiqué ce qui suit : « Un des moments qui m’a le plus marquée est une interaction particulièrement difficile à l’hôpital où j’ai été traitée d’une manière condescendante et dégradante. Le personnel du Service de pédiatrie est toutefois intervenu immédiatement pour me soutenir et s'est porté à ma défense. Et même si la personne concernée n’a jamais reconnu son comportement ou présenté des excuses, la solidarité de mes collègues a établi un précédent et renforcé mon sens d’appartenance à HSN. »
Lorsqu’on l’a invitée à nous indiquer les manières dont un organisme pouvait favoriser l’action accélérée en matière d’égalité des genres, voici ce qu’elle nous a dit : « Les organismes peuvent être un moteur de changement en prenant des mesures accélérées qui favorisent l’inclusion et la formation en matière d’équité, la création d’occasions et de systèmes de soutien pour les personnes vulnérables, la mise en place de stratégies de collecte de renseignements pour quantifier ces problèmes et l’application de politiques qui assurent la responsabilisation. »
Pour terminer, nous avons demandé à Teresita les conseils qu’elle donnerait à d’autres femmes qui souhaitent favoriser l’action accélérée sur le plan de leur carrière et dans la communauté. Voici sa réponse : « Le conseil que je donnerais à d’autres femmes qui souhaitent favoriser l’action accélérée sur le plan de leur carrière ou dans la communauté est le suivant : « Acceptez le fait que les femmes doivent avoir les moyens de prospérer. Sachez que vous n’êtes pas seules, que vos expériences et vos efforts comptent et que vous méritez d’être entendues. En faisant front commun, nous pouvons avoir une influence durable et relever les défis qui nous ont empêchées d’aller de l’avant. Votre engagement envers l’égalité des femmes ne fera pas que façonner le présent, mais inspirera et encouragera les futures générations de femmes. »

Dre Bindu Bittira
Chef de service en chirurgie cardiovasculaire à HSN, professeure agrégée à l’EMNO et chercheuse clinique éminente à Sudbury.
Une succession providentielle de circonstances a amené la Dre Bindu Bittira (@BBittira sur X, anciennement Twitter), qui a grandi sur la côte est et y a suivi sa formation médicale, à devenir aujourd’hui chef de service en chirurgie cardiovasculaire à HSN, professeure agrégée à l’EMNO et chercheuse clinique éminente à Sudbury.
Grâce à son travail dans le domaine de la chirurgie, elle tient à favoriser l’accès par les patients aux essais cliniques qui autrement ne seraient menés que dans les centres urbains de plus grande taille dans le sud de l’Ontario, comme l’essai clinique ROMA-W. La Dre Bittira fait ressortir le besoin de combler une lacune historique dans la compréhension des résultats des femmes qui subissent une chirurgie cardiaque. Bien que les hommes et les femmes qui subissent un événement cardiaque présentent différents symptômes, la Dre Bittira attire également l’attention sur les différences fondées sur le genre touchant les vaisseaux sanguins qui se manifestent pendant la chirurgie. Elle s’est engagée à poursuivre la recherche dans ce domaine pour améliorer les résultats des futurs patients cardiaques.
Lorsqu’on lui a demandé les conseils qu’elle donnerait aux jeunes femmes qui souhaitent faire carrière dans le domaine de la santé, elle a répondu ce qui suit : « Vous serez tiraillées dans tous les sens, mais ne prenez pas le premier refus pour un refus définitif. Le cheminement risque d’être plus long, mais les femmes sont résilientes et, au bout du compte, si vous croyez que c’est votre destinée, maintenez le cap sur vos objectifs. »
Valerie Ross
Gestionnaire clinique, Intervention dans le Nord et Intervention d’urgence
Lorsqu’on lui a demandé de nous faire part d’un souvenir ou d’un exemple où l’action accélérée a donné lieu à des améliorations notables, elle nous a indiqué ce qui suit :
« En septembre dernier, notre équipe a commencé d'inviter des aînés autochtones au Pavillon de guérison pour animer des séances s’adressant au personnel et aux patients. Les aînés ont offert 24 séances au cours des 6 derniers mois, plus de 350 membres du personnel, patients et visiteurs y ayant assisté. Les séances portent habituellement sur les enseignements cérémoniels ou la cérémonie de purification par la fumée. Certaines sont des rencontres personnelles avec un aîné.
Cette initiative est née sous l’impulsion de la passion – notre équipe de la Santé des Autochtones voulait créer un lieu où le personnel pourrait se familiariser avec les façons d’être autochtones tout en fournissant le soutien culturel dont nos patients avaient grandement besoin. Ce qui a vraiment changé les choses, c’est le fait que l’équipe de direction a dit : « Je vous fais confiance – allez-y! » C’est cette confiance qui nous a permis de passer à l’action.
La réaction a été extrêmement positive. Le personnel est extrêmement désireux d’en apprendre davantage, et les patients visitent régulièrement le Pavillon de guérison, cherchant à communiquer avec un aîné. Les moments comme ceux-ci soulignent à quel point il est important d’avoir la passion et le soutien nécessaires pour répondre aux besoins des Autochtones de manières constructives.
Personnellement, cette passion m’a été transmise par ma grand-mère, une survivante des pensionnats qui a consacré des années à défendre les intérêts des Autochtones, surtout en ce qui concerne les femmes et les filles autochtones disparues et assassinées, et la vérité et la réconciliation. Sa résilience et son militantisme m’inspirent jour après jour.
Notre équipe s’engage donc à poursuivre ce travail – inviter les aînés, créer un espace favorable à l’apprentissage et à la guérison, et voir à ce que les patients et le personnel autochtones se sentent soutenus et valorisés à notre hôpital. »
Carole Delorme
Conseillère, Services des bénévoles, depuis novembre 2007
Nous avons demandé à Carole de nous parler un peu d’elle-même et de répondre à quelques questions. « Je suis reconnaissante de ma carrière dans le secteur bénévole, surtout à HSN. Ces 17 dernières années ont été le point culminant de ma vie professionnelle. Le travail concorde tellement bien avec ma personnalité et mes compétences que ça ne m’apparaît jamais comme un emploi. C’est un véritable privilège de travailler avec des bénévoles qui donnent leur temps avec générosité et soutiennent notre hôpital communautaire. C’est un précieux don de temps dont les répercussions sont profondément ressenties d’un bout à l’autre de notre communauté. »
Carole a décrit les obstacles à l’égalité des genres auxquels elle s’est heurtée : « J’ai fait face à d’énormes difficultés pour trouver le juste équilibre entre le travail et les exigences associées aux soins non rémunérés. En tant que mère, j’ai consacré d’innombrables heures à prendre soin de mes enfants et de mon ménage, souvent sans le soutien de politiques sur les horaires de travail souples. Bien que des progrès aient été accomplis à cet égard au cours des 40 dernières années, les femmes assument encore une part démesurée de la prestation de soins non rémunérés. L’absence de politiques sur les horaires de travail souples et les congés personnels pour s’occuper d’enfants malades a été particulièrement difficile. Toutefois, alors que les femmes continuent de militer en faveur d’un meilleur équilibre entre le travail et la vie personnelle, on peut espérer que des politiques plus favorables finiront par être adoptées. »
Lorsqu’on lui a demandé de nous faire part d’un souvenir ou d’un exemple où l’action accélérée a donné lieu à des améliorations notables, elle nous a indiqué ce qui suit : « Après avoir décroché mon diplôme et entamé ma carrière de programmeuse informatique, j’ai d’abord travaillé sous contrat. Pendant une période creuse entre mes emplois, j’ai demandé des prestations d’assurance-emploi (AE) qui m’ont été refusées. Déterminée à contester la décision, j’ai interjeté appel et me suis retrouvée dans une réunion devant un groupe de quatre fonctionnaires.
Malgré cet obstacle inattendu, j’ai persévéré et ai finalement obtenu gain de cause, percevant les prestations auxquelles j’étais parfaitement en droit de recevoir. Cette expérience a non seulement renforcé ma détermination, mais a souligné à quel point il était important de lutter contre les stéréotypes désuets et de plaider en faveur d’un traitement équitable en milieu de travail. »
Lorsqu’on l’a invitée à nous indiquer les manières dont un organisme pouvait favoriser l’action accélérée en matière d’égalité des genres, voici sa réponse :
- Engagement de la direction : Souligner l’importance de l’égalité des genres au sein du personnel.
- Mesurer l’inégalité : Évaluer les inégalités en recueillant des données sur le perfectionnement professionnel et l’équité salariale.
- Équilibre entre le travail et la vie personnelle : Offrir des occasions et la flexibilité nécessaires pour établir un équilibre entre la vie professionnelle et personnelle. Le Comité de mieux-être d’HSN est une initiative formidable, un réseau favorisant la sensibilisation et le soutien pour cibler l’égalité des genres.
- Culture inclusive : Célébrer la diversité et encourager les comportements inclusifs.
- Perfectionnement professionnel : Offrir des programmes de mentorat.
Pour terminer, nous avons demandé à Carole les conseils qu’elle donnerait à d’autres femmes qui souhaitent favoriser l’action accélérée sur le plan de leur carrière ou dans la communauté.
Voici sa réponse :
« Faites valoir vos droits, saisissez les occasions qui vous obligent à sortir de votre zone de confort et n’oubliez pas que les contretemps font partie de la vie! »
Tammy Bourque
Infirmière depuis plus de 34 ans, militante dévouée
Nous avons demandé à Tammy de nous parler un peu d’elle-même et de répondre à quelques questions. « Je m’appelle Tammy Bourque, je suis une fille, une sœur, une épouse, une mère (d’une jeune fille de caractère), une militante syndicale et une infirmière dévouée depuis plus de 34 ans ayant exercé dans différents milieux de soins. J’ai débuté ma carrière à HSN en 2003 et, au cours des 12 dernières années, j’ai eu le privilège d’effectuer des tâches enrichissantes en travaillant pour les programmes HAVRE et d’hémophilie. Plus récemment, en qualité de responsable clinique, j’ai eu l’occasion de jouer un rôle de premier plan dans l’ouverture d’une nouvelle clinique d’hémoglobinopathie. »
Tammy a décrit les obstacles à l’égalité des genres auxquels elle s’est heurtée : « Au cours de la dernière décennie, la disparité d’accès aux soins de santé pour les femmes atteintes d’hémophilie et les problèmes fondés sur le genre attirent une énorme attention dans le domaine des soins d’hémophilie. Nous insistons sur l’importance de reconnaître les femmes comme étant plus que des porteuses de l’hémophilie et de réclamer davantage de recherche, de stratégies diagnostiques améliorées et d’options de traitement personnalisées fondées sur le genre. En reconnaissant les défis uniques auxquels font face les femmes atteintes d’hémophilie et en les relevant, nous pouvons optimiser les soins et améliorer la qualité de vie. »
Lorsqu’on lui a demandé de nous faire part d’un souvenir ou d’un exemple où l’action accélérée a donné lieu à des améliorations notables, elle nous a indiqué ce qui suit : « J’ai terminé le Programme de développement du leadership, cours de maître de 2020, et l’an dernier suis devenue membre du Comité sur l’inclusion, la diversité, l’égalité, l’accessibilité et l’antiracisme (IDEAA). Ces deux bonnes fortunes m’ont permis de m’épanouir et d’apporter des changements positifs significatifs tant sur le plan personnel que professionnel. »
Lorsqu’on l’a invitée à nous indiquer les manières dont un organisme pouvait favoriser l’action accélérée en matière d’égalité des genres, voici ce qu’elle nous a dit :
« Pour accélérer l’action en faveur des femmes au sein de l’organisme, il faut adopter une approche exhaustive et stratégique qui met l’accent sur la réduction des obstacles systémiques de sorte à créer des milieux inclusifs où les femmes se sentent valorisées, entendues et habilitées à réussir. Nous pouvons tous contribuer à cet objectif en organisant des programmes de sensibilisation et en suscitant l’action pour promouvoir l’égalité et l’autonomisation des femmes. Nous pouvons commencer à susciter le changement à la maison en élevant des filles de caractère, puis répandre nos efforts dans nos milieux de travail pour devenir des championnes de la solidarité. »
Pour terminer, nous avons demandé à Tammy les conseils qu’elle donnerait à d’autres femmes qui souhaitent favoriser l’action accélérée sur le plan de leur carrière ou dans la communauté. Voici sa réponse :
« Ensemble, nous pouvons faire partie d’un mouvement mondial, gagnant du terrain dans la lutte pour l’égalité des genres grâce à l’ensemble de nos choix et de nos actes. En acceptant le pouvoir que nous détenons en tant que femmes fortes, nous pourrons nous réaliser pleinement sur le plan mental, physique et financier et inciter la prochaine génération à briser les obstacles. En tant qu’individus, nous pouvons prendre des mesures au quotidien pour avoir une incidence positive sur l’avancement des femmes, en dénonçant les stéréotypes, en nous élevant contre la discrimination, en remettant en question les préjugés, en célébrant le succès des femmes, et bien plus. »
Dre Sarah McIsaac
Anesthésiologiste et intensiviste à HSN, une chercheuse active à l’IRHSN et une chef de file communautaire dans le domaine de l’éducation sur la santé des femmes et le RCR par les citoyens au moyen de l’initiative Northern City of Heroes.
Elle est consciente du fait que les maladies cardiaques chez les femmes sont « passées sous silence, sous-étudiées et sous-diagnostiquées » et est déterminée à s’attaquer au problème en organisant des événements comme Her Heart Matters (Elle nous tient à cœur).
Lorsqu’on lui a demandé de nous parler un peu des obstacles à l’égalité des genres auxquels elle s’est heurtée, elle a affirmé ce qui suit :
« J’ai certainement été confrontée à des défis associés à l’inégalité des genres au cours de ma carrière, mais je reconnais également que ma capacité à travailler en tant que médecin et chef de file aujourd’hui est attribuable aux générations de femmes qui m’ont précédée et qui ont fait tomber des obstacles, ce dont je suis très reconnaissante. Leurs luttes ont ouvert des portes qui étaient autrefois solidement fermées, ce qui a permis à des femmes comme moi de faire carrière dans les domaines de la médecine et de la recherche.
En grandissant, je ne connaissais pas de femmes médecins, et on m’a souvent dit qu’il était difficile pour les femmes de faire carrière en médecine. Ce discours a maintenant changé, et mes enfants grandissent dans un monde où ils considèrent les hommes et les femmes comme des individus égaux en médecine. »
Lorsqu’on lui a demandé de nous faire part d’un souvenir où l’action accélérée a donné lieu à des améliorations notables, elle nous a indiqué ce qui suit : « Le fait d’avoir été l’une des co-organisatrices de l’événement Tout le monde en rouge à Sudbury, sensibilisant les gens à la santé cardiaque des femmes, la principale cause de décès chez les femmes à l’échelle mondiale. Au moyen d’une équipe et d’un groupe d’experts composés uniquement de femmes, nous avons créé une plateforme de défense des intérêts, de mentorat et d’éducation, incitant plus de 300 participants à discuter des différences entre les genres en matière de santé cardiaque. L’événement a été offert gratuitement pour assurer l’accessibilité. L’une des co-organisatrices a été admise à l’école de médecine, ce qui met en lumière les effets durables de l’autonomisation des femmes dans le domaine de la santé. Cette expérience a fait ressortir le fait que lorsque les femmes se soutiennent et s’encouragent mutuellement, nous ne faisons pas que susciter le changement, nous l’accélérons. »